Quelle dure journée qu'est le mercredi. Nori avait passé presque l'intégralité de son après-midi à faire visiter des appartements. Peut-être était-ce le coup du destin, mais la dernière visite n'était autre que l'appartement voisin du sien avec Kin. Vous savez, faire visiter un appartement demandait beaucoup de temps et surtout beaucoup d'énergie, du moins à la façon de faire de Monsieur Sugie. C'est d'ailleurs avec ses méthodes que son patron l'avait gardé, car même si cela était dur à avouer, les affaires marchaient bien. Et peut-être même plus qu'avant ! La visite de cet appartement devait être faite pour une charmante demoiselle, dont le physique était tout à fait honorable aux yeux de Nori. Une chance pour lui, elle était célibataire. De nombreuses personnes avaient déjà comparé Nori à un lapin, à cause de ses penchants plus que prononcés pour le sexe, lui se disait plus du type furet, malgré leur mauvaise odeur, après qu'une personne lui ait appris que l'accouplement leur permettaient de rester en vie ! N'est-ce donc pas formidable ça ? Quoi qu'il en soit, après plusieurs sous-entendus tous plus voyant et déplacés les uns que les autres, la visite se termina dans le lit même de l'appartement meublé. Du côté de Nori, aucun regret, il savait bien que quoi qu'il arrive, Kin lui passerait un savon en rentrant. Et puis si par chance, Nori n'avait rien fait, son compagnon n'en croirait pas un mot ! Alors pourquoi se retenir ? Il faisait ça pour lui après tout, ainsi il sera un peu plus calme et moins excité en rentrant.

C'est vrai, Nori ne se comportait pas bien dans son rôle de compagnon, mais c'était plus fort que lui. Il n'allait pas non plus faire subir ça à Kin à chacune de ses pulsions si ? Et quoi que le garçon dise, Nori n'accepterait sans doute pas...Sortant finalement de l'appartement après s'être assuré que tout était bien en place, il se contenta de mentionner à sa cliente qu'il fallait qu'elle donne sa réponse à l'agence le plus rapidement possible, concernant son choix pour l'appartement bien sûr. Reprenant chacun un chemin différent, Nori ne fit que quelques pas pour atteindre la porte de son appartement. Il fallait tout de même faire quelques vérifications avant d'entrer, histoire de ne pas non plus lancer de l'huile sur le feu qui l'attendait à l'intérieur. Essuyant quelques perles de sueur qui traînait sur son front, il rajusta également sa cravate et d'une inspiration ouvrit la porte. Retirant ses chaussures, il ne lâcha qu'un simple : « C'est moi. », dans l'unique but de signifier sa présence. Passant à côté de lui sans lui porter attention, il jeta ses papiers et capotes usagées dans la poubelle avant de poursuivre son chemin dans la pièce principale. D'un geste mou, il posa son sac de travail sur la table avant de retirer ses vêtements. Il plia rapidement et à la perfection le pantalon avant de le ranger sur un cintre dans le dressing, faisant de même de la cravate roulée dans un des compartiments prévus pour. La chemise quand à elle alla directement au linge sale.

Entrant ensuite directement dans la salle de bain sans ajouter un mot, il alla prendre une douche, ne supportant plus la saleté qui traînait sur son corps. Il était froid ? Ne vous en faites pas, Nori avait toujours agis ainsi. Et intérieurement, il avait envie de voir Kin partir dans une colère rouge, il trouvait cela...Drôle, amusant même. Une fois terminé, il enfila un caleçon puis un jean avant d'attraper le courrier qui lui envoyait des ondes négatives depuis son arrivée, prenant place sur l'une des chaises de l'appartement. Qu'est-ce qu'il pouvait détester voir des papiers traîner comme ça ! Mais ayant interdit Kin d'y toucher, il ne pouvait absolument rien dire à ce sujet, à son plus grand désarroi. Lunette de vue sur le nez, il commença à ouvrir les factures avant d'ajouter d'un ton monotone et sans grand intérêt à l'égard de Kin :

Nori - « Il faudra penser à faire la lessive, je ne supporte plus de voir ce bac remplit de germes. » Relevant rapidement le nez, il finit par dire plus doucement : « Il y a une drôle d'odeur dans cet appartement... »

Tss. Comme prévu, voilà ce salop qui rentrait comme si de rien n’était… Alors que Kin savait pertinemment qu’il venait de se faire cocufié, une nouvelle fois. Le pire, c’est qu’il avait l’impression d’être complètement impuissant. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, Noriaki n’en faisait qu’à sa tête et se foutait royalement de lui. Ouais, un Jouet n’a pas le droit de parole… Et après tout, c’était la seule chose qu’il semblait être aux yeux de Nori. Il fronça son nez. Dès que le plus âgé approcherait de lui, il lui en ferait voir de toutes les couleurs. Comptez sur lui.

Il pouvait entendre Nori faire comme d’habitude. Il pouvait très bien l’imaginer jeter négligemment son sac de boulot dans un coin avant de commencer à plier délicatement ses habits pour ne pas les froisser… Rahh ! Tous ses petits détails le rendait complètement cinglé aujourd’hui ! Il n’avait qu’une envie en ce moment, courir mettre le bordel dans les vêtements de son compagnon : tout mettre par terre, les chiffonner jusqu’à qu’ils soient irrécupérables… Mais il se contenta de serrer très fort les baguettes qui se trouvaient dans sa main avant de reprendre sa préparation… Calme, Kin, calme. Finis au moins le repas avant de péter un câble. De toute façon, il avait bientôt terminé… ce serait con de gâcher une heure entière de boulot à cause de ce salop.

Tiens… aujourd’hui, il allait tenter quelque chose… au lieu de rentrer dans une colère explosive comme à chaque fois, ce sera une colère froide et silencieuse ! Oui, il ignora Noriaki jusqu’à ce que celui-ci vienne le supplier de le pardonner et de… passer du bon temps avec lui… Ouais, quand même, c’est de Sugie Noriaki qu’on parle-là, on cerne vite son centre d’intérêts préférés… Monsieur le Lapin-Furet ! Il entendit le bruit de la douche… D’après Kin, cela confirmait ces activités pas très catholiques… Il éteignit les plaques de la cuisinière, histoire de ne pas faire tout brûler en deux secondes. Il prit de profondes respirations en tentant de se remémorer son plan : ignorer Nori… Mais… à peine semblait-il y arriver que… Merde ! Ce Salop venait de se plaindre, là, non ?!!! Qu’est-ce qu’il en avait à foutre lui de ce stupide bac de linges sales ! Là… tout à coup… tout son plan s’était évaporé de son esprit… Il avait craqué…

« BORDEL ! T’es trop chiant ! T’as qu’à t’occuper de ce connard de linges sals, Monsieur le Lapin qui saute partout ! Et c’est pas une expression ! »

Comme d’habitude dans ces moments-là, il devenait rouge tomate. Et ce n’était pas la honte qui lui montait à la tête, non… plutôt la colère, sans oublier qu’il débitait tout à une vitesse incroyable sans réfléchir une seconde à ce qu’il disait… Ce qui expliquait ces discours décousus et irréalistes que seul Nori arrivait à suivre… par entraînement durant ces trois longues dernières années.

« ET LA DRÔLE D’ODEUR, c’est juste la tienne, abruti ! Ou celle de la bombasse que tu viens de sauter ! Salop ! Lapin Crétin !»

Il pouvait continuer avec de telles insultes pendant des heures, mais là, il tentait de reprendre son souffle… tant bien que mal. Ouais… finalement… son plan a tenu quoi… deux minutes ? Les deux minutes où Nori était sous la douche ? Parce qu’il avait suffit au plus âgé d’ouvrir la bouche pour que tout explose… Autant dire que le Détraqué avait un sacré effet sur lui, en bien comme en mal. Mais de toute façon, quoi que Kin dise… il ne mettra jamais ces menaces de le quitter à exécution. Tout simplement parce qu’il préférait être traiter comme un chien que de ne plus voir Nori… Tss. Il était tombé bien bas… Il aurait pas pu tomber amoureux de quelqu’un de plus fréquentables ? Non. Il avait fallu qu’il décroche le gros lot.

Il ne savait plus quoi dire, là. La colère n’était pas redescendu mais les mots lui manquaient pour jeter tout cela à la figure de Noriaki. C’était… rare… Généralement, on ne pouvait plus l’arrêter quand il commençait. Peut-être qu’il avait épuisé son imagination dans le tiroir « colère » de son cerveau ? Fallait bien que cela arrive un jour, non ?

Découpant avec précision le haut des lettres avec un ouvre-lettre, Nori semblait satisfait à chaque fois que le papier était coupé à la perfection. Un léger sourire s'affichant sur son visage avant de disparaître à la vue du contenu de la lettre. Facture par-ci, facture-par là, relevé de compte, assurance, et le pire...La pub ! Soudainement, Kin commença à s'enflammer, sans doute à cause de ses paroles, mais se ne fut pas une surprise pour Nori qui avait pris l'habitude après trois ans de confrontation. Chaque jour, c'était la même chose, autant vous dire que cela n'affectait même plus l'aîné qui à présent prenait ça pour un simple jeu. Continuant d'ouvrir les lettres sans même le regarder, il l'écoutait tout de fois d'une oreille, pouvant prédire le moindre mot qui allait sortir de sa bouche, en outre, la moindre injure. En fait, le cadet parlait si vite qu'il donnait l'impression de rendre son dernier souffle à chaque fin de ses phrases. Il n'y avait pas à dire, Nori adorait le voir comme ça ! Attendant patiemment qu'il eu terminé, il déposa ensuite les lettres soigneusement empilées sous un presse papier : il s'occuperait de ça plus tard...Pour le moment, il y avait plus important non ?

Se levant de la chaise, il la rangea à son emplacement initial avant de s'approcher un peu plus de Kin qui avait pris une couleur qui frôlait l'irréel, avait-il essayé de contenir sa rage ? Oui, c'était sans doute ça pour qu'il vire autant de couleur ! Décidément, essayer de se contrôler n'était pas une mince affaire pour Kin, autant se laisser aller, Nori aimait tellement ça de toute façon ! Le visage sans expression particulière, il venu plaquer Kin contre le mur qui se trouvait juste derrière lui, avant de rapprocher son corps du siens, le plus possible pour l'empêcher de faire quelconque mouvement. C'est à ce moment qu'un petit sourire en coin apparut doucement sur les lèvres de Nori, attrapant l'un des poignets de Kin pour le poser à son tour contre le mur, il eu tout loisir de pouvoir glisser son autre main sous son haut. La première direction de cette main fut son torse, mais trouvant rapidement l'ennuie, elle se dirigea vers quelque chose de plus attrayant qui n'était autre que le bas du ventre de Kin. C'est vrai, Nori avait tendance à le laisser emporter, surtout sur ce sujet comme l'avait si bien relevé le cadet. Mais après tout, s'il avait évoqué le sujet, c'était qu'il était intéressé lui aussi non ? Ha...La logique de Nori dans ses moments là était parfois déstabilisante pour les non-habitués. Portant ses lèvres sur les siennes, il se mit à l'embrasser doucement avant de transformer ce simple baisé en un french kiss dont il avait le secret, sans doute après autant d'années d'expérience.

Brisant le finalement le baisé, il remarqua une brûlure toute fraîche sur le bras de son compagnon, sur le bras même qu'il avait saisi il y avait de ça quelques minutes. Nori lui avait tellement répété de faire attention, mais non, il fallait toujours qu'il abîme son corps, ce gamin était vraiment insupportable...D'un coup d'oeil rapide sur la blessure, il déporta son visage pour aller lécher avec délicatesse cette plaie, dosant la salive comme il fallait. Râper la brûlure avec sa langue n'allait que lui faire mal d'avantage, et lui baver sur le bras n'était pas non plus la bonne solution ! Caressant toujours le bas de son ventre, sa main finit par descendre un peu plus dans le but de défaire sa ceinture, d'un geste souple et unique. Toujours les mêmes types de ceintures pour Kin : s'il ne voulait pas finir en caleçon aussi rapidement, il devrait un peu augmenter la difficulté du parcours non ? Ouvrant finalement sa braguette il s'apprêtait à passer sa main dans son jean quand l'odeur de toute à l'heure s'engouffra de nouveau dans ses narines, le coupant dans toutes ses activités. Il avait faim, pour faute de ne rien avoir avalé depuis le petit matin certainement. Relevant la tête de sa blessure, il se rapprocha de nouveau de celle de Kin pour lui murmurer à l'oreille quelques mots : « La bombasse s'appelait Chiyo. Et tu devras quand même faire la lessive. Compris ? ». D'un large sourire moqueur, il se décolla de lui pour lui piquer les baguettes qu'il avait dans la main. Le laissant libre de tout mouvement. Qui a dit que Nori ne savait pas se contrôler ?!

Se penchant au-dessus du plat, il tâta avec perplexité le contenu à l'aide des baguettes, décidément, il n'était pas doué en cuisine, il pouvait même rencontrer des difficultés à reconnaître un plat ! Mais bon, tant qu'il n'y avait pas de viande dedans c'était bon, il mangeait. Enfin après plusieurs bonnes vérifications quand même ! Sans détacher son regard du plat, il dit tout simplement à l'égard de Kin :

Nori - « C'est bientôt prêt ? J'ai faim....Y a des choses étranges qui flottent dans ce plat...»

Kin rageait contre lui-même. Tout ce qu’il avait fait n’avait servi à rien. Nori ne semblait même pas avoir réagit… Pire, d’après les bruits qu’il entendait en provenance de la cuisine, le plus âgé semblait manger tranquillement comme si de rien n’était. Kin n’aimait pas être ignorer. Non, il détestait cela, plus que les infidélités de Noriaki… Ce dernier devait lui appartenir tout entier, ne regarder que lui… Il n’était pas du genre partageur. Surtout pas en ce qui concernait son amant… Mais le hasard avait décidé qu’il tombe fou amoureux d’un gars qui devait avoir une âme polygame… Enfin, il n’était pas vraiment porté sur les joies d’être en couple.

Ouais, il restait là, assis contre la porte, comme un con, au bord des larmes, à attendre on ne sait quoi. Même lui devait l’ignorer. Peut-être qu’il ne souhaitait qu’un peu d’attention de la part de Nori… Ouais, depuis le temps qu’il en rêvait ! C’était presque comme un but final de sa vie… Et qu’une fois qu’il aurait réussi… bin, il n’y aurait plus rien ? Non, à ce moment-là, il viserait encore plus haut : réussir à ce que Nori déclare à voix haute qu’il l’aimait. Bin quoi, on peut rêver, non ?

Perdu dans ses pensées, il n’entendit même pas le « J’entre » de Noriaki… par contre, il sentit bel et bien son « dossier » se dérober sous son poids… et il détesta à l’instant même la sensation de partir en arrière, heureusement, on le rattrapa… Par contre, lorsqu’il remarqua que c’était son cher et tendre, il fit moins le fier… Il avait comme l’impression que ça allait être sa fête… On ne joue pas au sujet du sexe avec le grand Sugie Noriaki.

Il n’eut pas la chance de lutter lorsque le plus âgé attrapa son menton pour le tirer en arrière. Et faut dire, qu’il n’en avait aucune raison, avoir les lèvres de Noriaki contre les siennes n’était pas si désagréable que cela, il faut l’avouer. Il y avait pire, bien pire. Il laissa même les lèvres de l’autre dérivé vers son cou sans émettre le moindre grognement… Non, rien qu’un petit gémissement qui devait être bien agréable aux oreilles du plus âgé.

Nori ne manqua pas cette occasion pour fanfaronner… Tss… Ce SALOP ! Kin aurait bien voulu profiter de sa distraction pour lui écrabouiller bien comme il faut les boules. Sauf que… là, il n’en avait pas trop les capacités… Ouais… pour ceux qui n’avait pas encore compris, Kin était bel et bien en train de subir une de ses célèbres paralysies… Mais là, il espérait juste que l’autre SALOP s’en rende compte le plus tard possible… de préférences, lorsque la crise sera passée. Parce qu’il savait bien que l’abruti de Lapin en chaleur, ou Furet, c’était pareil, n’aurait aucun scrupule à s’en servir.

- T’es qu’un lapin en chaleur, SALOP !

Oups… Non, Kin, ce n’était pas une bonne idée que de le provoquer, pas du tout. Nori n’avait déjà pas besoin de cela pour partir au quart de tour… alors imaginez-vous avec. Sauf que le plus jeune était un spécialiste pour réagir impulsivement et de réfléchir après seulement… Enfin, si son cerveau arrivait à fonctionner correctement, car ces moments-là coïncidaient souvent avec leurs séances de copulage intensifs.

Il se mordit la lèvre inférieure… Parfois, il aimerait bien que son visage se paralyse en même temps que son corps, cela l’empêcherait de dire des conneries… ce serait bien utile. Lui et sa foutue langue trop réactive. Peut-être que se couper la langue serait une solution ? Cela pourrait lui éviter pas mal de problèmes…

Il ferma les yeux, hésitant attendre que les choses qui doivent se passer se passer ou… profiter du plaisir que lui donnait Nori… ou encore provoquer un peu plus l’autre. Non, on barre déjà la dernière proposition, c’était une très très mauvaise idée. Nori n’avait pas besoin d’être plus provoqué que ce qu’il l’était déjà… Kin pouvait le voir dans ses yeux. Il pouvait y voir la luxure… et le sadisme. Comme bien trop souvent à son goût… Quoi que ? Après tout… est-ce que cela l’arrangeait pas un peu que Nori soit un grand pervers à la soif sexuelle intarissable ?

Kin sentit instantanément que Nori avait compris pour sa paralysie… Ouais, il le sentait, ne m’obligez pas à vous expliquer comment, j’en serais incapable. Il le sentait, c’est tout. Peut-être qu’à force de vivre avec lui… pendant trois longues années… presque 24h sur 24… il commence à pouvoir décrypter de minuscules indices ? Qui sait… Peut-être que Kin avait développer un don… Nan, j’rigole, la seule chose qu’il peut développer avec Nori, s’est son endurance pour le sexe. Ouais… il allait bientôt arriver au niveau de ce dernier… Nan, je retire ce que j’ai dit, c’est physiquement impossible, oublions cela.

RAH ! BORDEL ! Noriaki, ce traître ! Il l’abandonnait encore une fois sur le lit sans rien dire ! Kin en avait vraiment marre de ne pas pouvoir protester comme il le souhaitait ! C’était injuste ! Totalement injuste ! La vie, le destin ou un quelconque dieu –si cela existait – lui en voulait très certainement à mort pour lui avoir coller Nori dans sa vie. Enfin… Kin râlait beaucoup et souvent… Mais il ne changerait sa vie pour rien… Si ce n’est peut-être un peu adoucir le caractère de son amant, mais chut !

Finalement, il préférait quand Nori était loin de lui… Car à peine ce dernier revenu qu’il lui mettait déjà un bandeau sur les yeux. Kin grogna. Son aîné savait pourtant qu’il n’aimait pas cela ! ESPECE DE SADIQUE ! SALOP ! Il se réjouissait de récupérer l’usage de ses membres (et pas celui que vous croyez) pour lui faire la peau ! Ouais, parce que manque de bol, pour le moment, il ne pouvait rien faire du tout. Il sortit comme il put sa fameuse insulte : Salop, mais apparemment Nori ne l’entendit pas… Ou l’ignora, ce qui était encore plus probable.

Non… Attendez… Il l’emmenait où, là, tout à coup ?!! C’était louche ! TROP LOUCHE ! On ne sait jamais de quoi Nori est capable, surtout lorsqu’il subit ses crises de paralysie. Et HOP ! Un porté de patates ! UN ! Nan mais franchement, le plus âgé ne pouvait pas faire plus classe… Kin appréciait tout de même qu’il l’ait déshabiller avec délicatesse… Ouais, mais pas question qu’il l’avoue, hein ! Nori n’avait pas besoin de ça pour être excité ! Son caleçon suivit bien vite le reste de ses vêtements après qu’il fusse déposé… on ne sait où. Il frissonna en sentant l’air frais caresser sans gêne ses endroits intimes… Ouais, depuis quand l’air se gêne, d’abord ?

Ah… ça y est… Il avait compris… Ils étaient dans la salle de bains et Nori avait certainement envie de faire de choses pas très catholiques dans la baignoire… Ah, vraiment ! Noriaki et sa baignoire, c’était une grande histoire d’amour ! Vous me croyez si je vous dis qu’il arrivait que Kin soit jaloux de cette foutue baignoire ? Et bien oui… Il trouvait que l’aîné y passait beaucoup trop de temps et pas assez à s’occuper de lui. Mais lorsqu’il sentit les mains de l’autre parcourir son corps… il oublia tout, comme par magie. Et cette magie-là marchait depuis près de trois ans. Ouais, trois ans que Nori en usait et abusait à sa guise.

Il se mordit violemment la lèvre en sentant l’autre bouger. Putain, malgré le nombre incalculable de fois où ils l’ont fait, cela faisait toujours mal… Bien sûre, pas autant qu’au début mais… Bref. Heureusement, il y prit bien vite du plaisir… Evidemment, vous avez oublié qu’il est avec le célèbre Nori ? Mais… il était loin de se douter qu’à peine le rythme calmé, ce fameux Nori se permette de décrocher ce foutu téléphone. BORDEL ! CE SALOP ! En plus il osait parler à une femme à l’autre bout du fil ! Kin voyait rouge. Il gémit pour lui rappeler sa présence, presque désespérément… En espérant tout de même que cela ne s’entende pas au téléphone… Oh, et puis après tout, tant pis ! S’il pouvait dégoûté la nana de Noriaki, c’était tout bonus !

Peut-être c’était grâce à lui que l’autre raccrocha assez rapidement… Mais peut importait. Kin avait encore désespérément besoin de Nori et pour une fois, il n’allait pas faire son timide et lui faire savoir. « Nori… plus… J’ai besoin… de plus… » Il était plus rouge que leurs draps de lit en satin. Et ce n’était pas peu dire. Il aurait aimé mourir sur le moment… Ah ! Il commençait à pouvoir rebouger ! C’était plus rapide que d’habitude ! D’une main encore tremblante, il atteint ce qu’il lui cachait les yeux et le laissa glisser dans l’eau. Il préférait largement pouvoir admirer la lueur de luxure dans les yeux de Nori. Il se lécha la lèvre inférieure de plaisir… Ouais, il avait souvent espéré pouvoir y découvrir également un soupçon d’affection… ou d’amour… Mais il n’arrivait pas encore à dire si c’était vraiment le cas où que c’était juste son fantasme qui lui jouait des tours… Satisfait de pouvoir à nouveau se mouvoir, il agrippa sans attendre la nuque de Nori pour l’emmener vers lui et lui arracher un baiser sauvage. Oui, lui aussi pouvait se montrer féroce lorsqu’il le voulait…

Nori était une brute. Un salop. Un goujat. Tout ce que voulez… mais il avait une qualité, bien que Kin se refusait à l’avouer bien trop souvent : il était doué au sexe. Après… fallait pas s’étonner qu’il avait pleins d’aventures, hein… Mais cela le faisait chier tout de même qu’il est besoin d’aller ailleurs pour satisfaire ces « besoins »… Ouais, il en avait marre d’être pris pour la bonne petite femme qui attendait tranquillement à la maison en faisant les tâches ménagères. Mais quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise… rien ne changeait du côté de Nori. C’était pire que de parler à un mur. Il avait l’impression que son aîné s’en foutait royalement de lui et qu’il ne l’écoutait même plus à force. Leurs histoires finissaient toujours au lit.

Il gémit, à la fois de douleur et de plaisir en sentant Nori recommencer à bouger… Apparemment ce dernier aimait qu’il prenne des initiatives… Cela ne l’étonnait même pas, c’était juste un gros pervers et un obsédé par le sexe. Il s’accrocha à ses épaules pour avoir un meilleur appui... Nori était un sadique… Kin savait bien qu’il détachait ses lèvres rien que pour pouvoir entendre ses gémissements. D’ailleurs, il faisait toujours tout pour qu’il crie. Que ce soit dans le lit ou en dehors. De jouissance ou de crise de jalousie. Ouais. C’était un salop après tout. Et lui ? Bin lui il tombait toujours dans le panneau. Pire, il y fonçait à toute vitesse. Il n’y avait qu’à écouter ces cris de maintenant… Il n’arrivait pas à se retenir… Salop de Nori.

Les caresses de Nori le rendaient fou. Comme d’habitude. C’en était presque chiant comment il ne pouvait pas y échapper… Il se mordit la lèvre inférieure, histoire de ne pas en faire profiter les voisins si possible. Il s’accrochait comme un désespéré aux épaules de Nori, comme s’il allait s’envoler… ouais. Au septième ciel. Il gémit une fois de plus en sentant la langue de son aîné dans son cou… Tss. Il avait qu’à pas l’avoir mordu ! Le salop. Il soupira… tout cela l’avait décidemment fatigué… Ouais, leur dispute puis le sexe, ça le rendait toujours out après. Mais… Nori était étrange tout à coup, là à lui fixer droit dans les yeux… Puis un baiser plus innocent qu’il n’aurait pu imaginer. Depuis combien de temps n’avaient-ils plus fait ce genre de baiser ? En avait-il au moins fait une seule fois dans leur vie ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler… C’était comme si sa mémoire était redevenue une page blanche… Il se figea. Il n’avait pas rêvé, hein ? Il n’avait pas complètement fantasmer ces mots, n’est-ce pas ? Le « Je t’aime tellement, Kin… », il ne l’avait pas imaginé, hein ? Son emprise sur les épaules de Nori ne fit que se durcir. Il ne voulait plus le lâcher. Son cœur venait de rater un battement. Ou deux. Ou trois. Il ne savait pas, il n’était pas en mesure de tenir des comptes pour le moment. Une étrange chaleur venait de l’envelopper bien que celle du bain s’échapper peu à peu. Il se tira difficilement jusqu’à l’oreille de Nori… pour murmurer : « Moi aussi ». Heureusement que l’autre ne voyait pas son visage, bien caché dans son cou… Ce serait la honte de voir comme il était rouge. « Ne me quitte pas ». Jamais. Quoi qu’il arrive. Kin ne saurait pas ce qu’il se passerait si Nori le quittait…

Cela lui faisait presque peur t’entendre Nori dire ses mots. Pourquoi sortait-il ça maintenant ? Qu’est-ce qu’il prévoyait de faire ? Ça lui foutait la trouille… mais en même temps, cela lui faisait tellement plaisir d’entendre ses foutus mots ! Salop de Nori… même en disant des trucs gentils, il arrivait à le torturer d’une manière ou d’une autre. « Bon… faudrait peut-être qu’on sorte de l’eau… » Ouais, il cassait tout là, mais son cul commençait doucement à geler maintenant que le désir commençait à le quitter. Il se redressa en poussant de façon « charmante » son amant. Il tenta de se relever sans glisser… Bordel… La baignoire était dans un sacré état. Espérons que Nori ne le remarque pas tout de suite… Ou sinon, ça allait crier. Et pas comme il y a deux minutes…

Il sortit du bain, tendant la main pour attraper une serviette avant de s’y enrouler. Nori pouvait bien se débrouiller. Il frissonna mais finalement, malgré tout ce qu’il avait beau penser. Il tendit également un linge à Nori. C’était en « remerciement » du « je t’aime » de tout à l’heure. Se sentant d’humeur affectueux… il se rapprocha du plus âgé et se frotta à lui, manière silencieuse de demander un câlin. Bin quoi, il venait d’avoir un mot d’amour, il pouvait peut-être espérer un petit câlin, non ? Il se mit légèrement sur la pointe des pieds pour atteindre les lèvres de son aîné. Puis il l’embrassa. Tout doucement, sur le bout des lèvres. Il avait beau avoir des courbatures partout à cause de leurs ébats de tout à l’heure, il ne pouvait s’empêcher d’aller chercher les lèvres de l’autre. Encore et encore. Était-il possible d’en avoir assez ? Non. Pas à ses yeux. Tout en continuant à l’embrasser, il tenta d’attraper la main de Nori à l’aveuglette… Ne la trouvant pas assez vite à son goût, il se contenta l’enrouler ses bras une fois de plus autour des épaules de l’autre. Sa serviette tomba au sol. Bon, c’était pas la première fois qu’il se retrouvait nu contre un vers contre Nori, hein. Pour une fois, il arriva à retenir son rougissement. Il se détacha enfin de la bouche du plus grand. « Je t’aime aussi, Nori… »

Ouais… depuis le temps qu’il l’aimait… Trop. Ouais, il l’aimait beaucoup trop. A l’obsession. Ça le bouffait et Nori ne semblait pas le voir… Le salop. Il était bien trop occupé à le tromper… mais que pouvait-il y faire, lui ? Il avait l’impression d’avoir tout essayé pour retenir son amant.