Qu’il était bon pour une fille de profiter d’une bonne journée de repos, notamment pour faire du shopping. Une activité typiquement féministe à laquelle se donnait pleinement la jeune femme. Oui, elle aimait les vêtements et la mode, et effectivement, elle pouvait dépenser une très belle somme d’argent dans les boutiques en un temps record. Une vraie gosse de riche direz-vous ? Et bien, oui et non ! Certes, elle n’avait jamais manqué de rien, et l’argent n’était pas un problème dans sa famille. Mais, malgré tout, elle se voulait indépendante, et pour cela, elle faisait tout pour ne plus vivre aux crochets de ses parents. Elle avait eut son diplôme il y a peu, et pouvait maintenant exercer le métier d’avocat. Métier et salaire qui lui permettait de vivre seule dans un appartement sans avoir besoin de demander la moindre somme d’argent à ses parents pour payer le loyer ou les factures. Emy se débrouillait bien toute seule. Elle était elle-même étonnée de voir tout ce dont elle était désormais capable de faire. La lessive, le ménage, et bien d’autres choses encore, elle savait désormais tout faire, un grand soulagement pour elle. Elle n’avait ainsi pas nécessité à demander une quelconque aide extérieure. Une véritable chance pour elle, qui n’assumait plus de devoir demander de l’aide à qui que ce soit. Pourtant, aujourd’hui, elle n’aurait pas le choix. Vérifiant régulièrement sa montre pour ne pas trop trainer dans les boutiques, elle appréhendait le rendez cet après-midi. Après tout, elle ne savait pas grand-chose de cet homme : Sugie Noriaki.

Rentrant avant midi chez elle, la jeune femme rangea d’abord les vêtements qu’elle venait d’acheter dans son dressing. Si il y avait bien une chose que la jeune femme avait du mal à supporter, c’était de voir des vêtements trainer. Notamment si il s’agissait des siens. Elle rangea tout dans son dressing, prenant soin de séparer les t-shirt des robes, les shorts des jupes… ect. Légèrement maniaque sur les bords certes, mais au moins, tout était nickel ! Se dirigeant ensuite vers la salle de bain, elle se déshabilla lentement et accrocha ses vêtements au porte-peignoirs avant de rentrer dans la doucher et allumer l’eau chaude. Laissant l’eau frapper doucement son visage, les larmes ne tardèrent pas à se joindre déjà à l’eau présente. Augmentant le débit pour les masquer, la jeune femme se laissa soudainement tomber au sol. Ce mélange d’angoisse, de peur et de tristesse qu’elle connaissait si bien montait en elle, laissant place à ces crises qu’elle connaissait par cœur. Sa poitrine se serra, elle avait l’impression d’étouffer, de manquer d’air. Les larmes elles, se faisaient de plus en plus présentes. Rapidement, elle se mit à hurler. Hurler de toutes ses forces pour tout évacuer, pour tout libérer, et reprendre son souffle. Sa crise se calmait peu à peu. Elle se releva doucement, essuyant en vain son visage. Les mêmes crises depuis plus de deux ans. Elle les connaissait par cœur, elle savait les gérer, mais la douleur était toujours la même.

Sortant de la douche, elle essaya de penser à autre chose. Chose difficile pour elle, puisque tout le reste de sa journée risquait de tourner autour de la même chose. La mort de sa sœur et sa vengeance. Oui, une magnifique journée en prévision. Prenant une serviette pour sécher la totalité de son corps, avant de se rhabiller, la jeune fille ne remit sur elle que des sous-vêtements. Elle n’avait véritablement aucune gêne à se promener en sous-vêtement, encore moins chez elle. Séchant ses cheveux avant de sortir de la salle de bain, elle se dirigea ensuite vers la cuisine. Ouvrant son frigo à la recherche de différents légumes, elle remarqua qu’il était peut être temps pour elle d’aller faire quelques courses. Peut être demain en sortant du travail, qui sait. Ouvrant le bac à légumes, elle sortit des tomates, des concombres et des poivrons qu’elle lava et découpa avant de le faire cuir dans une poêle. Non, ce n’était pas une blague, elle était bien en train de faire à manger en sous-vêtement. Le fantasme pour bien plus d’un homme. Mangeant dans le calme, la jeune femme se releva pour chercher le journal. Oui, c’était souvent qu’elle le lisait en mangeant. Ayant peu faim à cause de son appréhension, elle débarrassa rapidement son assiette avant de faire la vaisselle. Une fois cette tache ménagère faite, elle regarda à nouveau l’heure. Un peu plus de treize heure trente, son rendez-vous n’allait plus tarder à être présent.

Se dirigeant vers sa chambre, elle choisit un simple jean et une t-shirt légèrement tombant sur les épaules. Il n’était probablement pas utile de trop en faire, surtout quand on voit la nature du rendez-vous. Retournant dans la salle de bain, elle se maquilla légèrement et mit les vêtements qu’elle portait dans la matinée dans une panière pour le linge sale. Trainant sans but dans l’appartement durant de longue minute, la jeune femme s’arrêta un temps devant une photo de sa jumelle. Retenant toute émotion, elle promit une nouvelle fois de la venger. Qu’importe le prix, qu’importe le temps que cela devrait prendre, elle finirait par avoir la peau de cet homme. Et si elle devait mourir à Seiya pour que cela soit fait, alors elle mourrait ici ! Elle n’abandonnerait tout simplement pas. La sonnette de l’appartement sonna enfin, lui annonçant la venue de son rendez-vous. Vérifiant une dernière fois si elle était ou non présentable, Emy se dirigea ensuite vers la porte pour ouvrir à l’homme. A sa plus grande surprise l’homme n’était pas seul. Il était accompagné par un autre homme. L’incompréhension pouvait facilement se lire dans ses yeux. Après tout, pourquoi étaient-ils deux ?

Emy – « Je… Je pensais que vous viendriez seul… Mr Sugie. Enfin, je vous en prie, entrez ! »

Libérant le passage pour laisser rentrer les deux hommes, son corps n’arrivait pas à se détendre. Sa nervosité pouvait probablement se sentir à des kilomètres, mais cet imprévu, ne lui faisait pas tellement plaisir. Refermant la porte derrière elle, elle invita ensuite ses invités à la suivre jusque dans le salon.

Emy – « Désirez-vous boire quelque chose ? Un thé ou un café peut être ? »

Aujourd'hui, les garçons avaient un rendez-vous avec une certaine Ishida Emy, qui les avait contactés dans un moment un peu...Inapproprié pour parler affaire ! Nori la connaissait depuis plus de temps que Kin, pour faute de lui avoir vendu un appartement. Une jolie demoiselle qui avait tout là où il le fallait ! Autant vous dire tout de suite qu'elle avait tapée dans l’œil du détraqué. A la suite d'une nuit agitée, Nori finit par se réveiller, constatant avec lassitude qu'il était déjà onze passé. Quelle tristesse, la prochaine fois, ils s'y prendraient un peu pus tôt pour faire leur affaire au lieu d'y rester jusqu'au petit matin. Mais c'est avec satisfaction qu'il se rendit compte que Kin dormait paisiblement contre lui : des idées plus tordues les unes que les autres venues alors s'entrechoquer dans sa tête. Attrapant d'un geste agile une capote dans sa table de nuit, il se glissa au-dessus de Kin en l'embrassant sur le torse, répétant encore et encore la même scène que le cadet devait à présent connaître par cœur. Comme tous les matins, où Nori passait la nuit dans l'appartement, ou comme tous les soirs après leurs disputes. Leur relation n'était qu'un cercle vicieux avec pour seul drapeau blanc les relations sexuelles, triste n'est-ce pas ? Pour Nori, c'était un peu le « décollage » de la journée, lui permettant de se sentir bien et plus léger. Kin ne devait sans doute pas le voir de la même façon malheureusement. Même si ces derniers temps, il commençait même à provoquer Nori volontairement et à l'encourager, à son plus grand bonheur bien sûr.

La suite de la journée fut des plus banales, ayant rendez-vous à quatorze heures, ils avaient encore pas mal de temps devant eux. Et ce temps fut utilisé pour faire du ménage ! L'appartement avait été laissé dans un état déplorable après la nuit qu'il avait passé. Manque de chance pour lui, Nori devait aussi participer au nettoyage et pas n'importe lequel...Celui de la baignoire. Oh mon dieu. Tout sauf ça. Se penchant au-dessus, le visage remplit de perplexité, il lui fallut quelques minutes pour identifier la nature exacte de la saleté qui s'y trouvait. Bon, c'était la dernière fois qu'ils copulaient dans la baignoire. C'était chouette, mais que sur le moment ! Barbouillant d'un produit nettoyant sa baignoire dans un mouvement lasse du poignet, il l'attaqua à la suite à coup d'éponge. Une chose était sûre, sa fierté en prenait un sacré coup ! Alors qu'il frottait hargneusement les parois, dans une position qui frôlait presque la position du...chien, quelque chose lui retraversa l'esprit : Kin, et plus précisément ses propos. Quand il lui avait demandé pourquoi c'était toujours lui qui était en dessous, et si pour une fois ils pourraient inverser les choses. Se redressant rapidement, il se retourna immédiatement de peur de retrouver Kin dans son dos, heureusement rien. Cette fausse alerte ! Il était fou ce Kin, comment a t-il pu penser une seconde à une chose pareille !? Non sérieusement, ça n'allait vraiment, mais alors vraiment pas être possible !

Une fois la baignoire reluisante, tous les malheurs du monde semblaient être anéantit aux yeux de Nori, sa baignoire brillait et sentait la propreté à plein nez : parfaitement à son image ! Vérifiant discrètement que Kin était bien en train de faire le ménage et non à regarder les mouches voler, il pu constater que celui-ci se....Tenait les fesses. Encore ? Décidément, il était temps pour Nori de passer à la vitesse inférieure où alors le cadet ne pourrait plus jamais marcher normalement. Sortant une boîte de pilules d'un des tiroirs du meuble de la salle de bain, il resta un long moment perplexe. Aussi étrange que cela va vous paraître, Nori était allé consulter ! Résultat ? On lui avait collé un traitement pour faire baisser sa testostérone...Quel programme...! Mais pour le bien de Kin, il ne fallait ! Prenant ce fameux traitement qui n'enchantait vraiment pas le garçon, il fila ensuite dans la chambre, brayant au passage à l'égard de Kin qu'il était temps de se préparer. Nori pencha cette fois-ci pour du sombre, après tout un détraqué n'était pas fait pour attirer l'attention. Et il était hors de question de porter des couleurs trop voyante. Il fallait également faire attention de ne pas se donner un air trop strict, cela pouvant provoquer des montées d'angoisses chez certains clients trop...Fragiles ? C'est ainsi qu'il enfila un jean noir puis un simple tee-shirt bordeaux surmonté d'une veste noire se rapprochant du style aviateur. Une ceinture ainsi qu'une paire de boots, il ne comptait pas en faire des tonnes, il ne s'agissait que d'un rendez-vous pour parler travail !

Il ne prit qu'avec lui les choses plus importantes à ses yeux : Kin se chargerait du reste de toute façon. Elles pouvaient se compter au nombre de trois : ses clés d'appartement, histoire de ne pas copul..Dormir dans le couloir ; son portefeuille ; son portable et pour finir son fusil. Une fois tout cela bien mis en place, il sortit de l'appartement suivit de Kin, à présent son collègue. Une chance pour eux, ils ne devaient pas aller bien loin, l'appartement se trouvait dans le même bâtiment que leur propre appartement. Une fois devant la porte, Nori marqua un léger arrêt avant d'appuyer sur la sonnette. Posant son regard sur Kin, il lâcha un petit soupire d'exaspération, se mettant par la suite à lui rajuster sa tenue qu'il qualifiait de débraillée. Et vu la créature qui habitait ici, hors de question qu'il entre comme ça ! Puis cela dériva jusqu'à sa coiffure, pour finalement l'embrasser langoureusement ne résistant pas à l'appel de ses lèvres. Brisant rapidement le baisé en entendant la porte s'ouvrir il reprit instantanément un air professionnel, ou du moins ça y ressemblait beaucoup, puis rentra dans l'appartement qu'il connaissait déjà bien. Scrutant dans les moindres détails la pièce, il sourit légèrement à la demoiselle en entrant avant de faire un léger signe de la main en prenant une voix fluide et décontracté :

Nori - « Hum...Merci bien. Et ne vous inquiétez pas, c'est mon collègue, vous ne le remarquerez même pas. Il est très discret. »

Prenant place dans le salon, il posa ses avant-bras sur ses genoux avant d'entre croiser ses doigts. Continuant d'observer autour d'eux, il écoutait attentivement Emy leur parler. Elle n'allait pas bien et ça se voyait. C'était même louche sur les bords. Et ce stress se voyait clairement à travers ses paroles et dans ses mouvements. Pourquoi être dans cet état, Nori n'avait encore rien dit ! Il n'y avait aucune raison, ils n'étaient pas ici pour l'agresser, bien au contraire ! Et après plusieurs bonnes inspections, Nori n'avait rien remarqué de louche, donc elle ne les avait pas appelés pour leur tendre un quelconque piège.

Nori - « Je prendrais un thé pour ma part, si cela ne vous ennuie pas. Nous parlerons du travail quand vous serez pleinement disposé à le faire. »

Pour Nori, le temps n'était pas un problème, quand elle sera plus calme, ils pourront commencer. Vu les questions que lui réservait le détraqué, il fallait mieux qu'elle soit reposée. Il voulait tout savoir, dans les moindres détails. Se laissant basculer en arrière jusqu'à appuyer son dos sur le dossier du canapé, il venu poser l'une de ses chevilles sur son genou. Se mettant très rapidement à l'aise. Une chance, l'appartement semblait être plus ou moins rangé, même si quelques détails lui tapaient fortement dans l’œil, comme ce foutu cadre qui le provoquait depuis son arrivé : il n'était pas droit ! L'inclinaison devait être erronée de 2 voir 3 degrés : oui c'était énorme ! Et c'est à ce moment-là qu'il comprit qu'il s'agissait d'une peinture....Wouah...Décidément l'art abstrait ce n'était vraiment pas pour lui....Ha non attendez....Autant pour moi, c'était un paysage ! Baissant légèrement la tête après cette courte pensée, il rigola doucement essayant de reprendre un air sérieux.

A peine les yeux ouverts, Kin savait qu’ils avaient une grosse journée. Une grosse journée sous-entendait qu’ils allaient avoir une nouvelle mission. En fait, cela ne faisait ni chaud ni froid au Modifié. Souvent, lorsqu’une mission était sur le point de s’achever et que l’arme de Nori pointait la tempe d’un de sa race, ce dernier lui demandait pourquoi il trahissait sa propre race… Sur le coup, Kin ne répond rien. Il n’aime pas devoir des choses aux gens. Personne ne peut l’obliger à répondre à une question s’il n’en ressent pas le besoin. Dans sa tête, c’est clair depuis longtemps. Les Modifiés ne sont pas sa race. Ils n’ont rien d’une famille accueillante pour lui. En fait… avec elle… il n’a qu’une collection de mauvais souvenirs. Ces trucs de fraternité entre Contaminés… c’est que du flan. Ce sont eux qui lui ont fait le plus de mal.

Mais il n’eut pas vraiment le temps de penser car Noriaki l’attaquait déjà. Ouais, il aimait ce genre de réveil… sportif. D’après lui, c’est comme cela que commençait bien une journée. Kin n’arrivait jamais à le cerner complètement. A vrai dire, il avait abandonné depuis un bout de temps. Il profitait juste de l’instant et de ce que lui offrait son aîné… Après leur… partie de plaisir, ils devaient s’attaquer à quelque chose de nettement moins chouette : le ménage. Kin n’était vraiment pas attiré par les tâches ménagères mais… lorsqu’on vit avec quelqu’un comme Noriaki, s’y faire devenait vite une obligation. Ce dernier ne savait pas faire cuire des pâtes. Alors Kin c’était mis à la cuisine. Et il était aussi un grand maniaque (et accessoirement un fainéant) alors Kin s’y collait encore une fois. Bon, d’accord, avouons-le, il avait parfait l’impression de faire la boniche, le bouche-trou… et c’était sûrement un peu le cas. Mais tout ce qui comptait c’est qu’il puisse rester aux côtés de LUI. Ouais, c’était nian nian, fleur bleu, tout ce que vous voulez mais c’était vrai. Il n’avait qu’une peur : devenir inutile aux yeux de Nori et qu’il le jette… comme les autres avant lui.

Bon… soyons franc, lorsque Kin entendit Nori grogner devant l’état de la baignoire, un sourire de vengeance est vite venu se ficher sur son visage. Bien fait. Il n’avait qu’à pas l’agresser comme cela ! Après tout, la veille, il était très sérieux sur son raz-de-bol ! Il était plus en colère que d’habitude ! Mais pour changer, cela n’avait servi strictement en rien. Nori n’en tirait jamais les enseignements… et lui craquait toujours dès que ce dernier s’approchait un peu de son corps… Puis en plein nettoyage.. Il lâcha un « Et si j’étais dessus une fois ? » En fait, Kin n’y pensait pas sérieusement… C’était juste pour faire réagir l’autre… et il avait bien réussi son coup, il faut dire. C’était peut-être la plus forte réaction qu’il avait réussi à obtenir son aîné ! C’est pour dire… Kin était fier. Le reste du ménage se déroula sans trop de problèmes… Evidemment, Nori n’avait lavé que la baignoire alors que lui avait fait tout le reste… Au moins, la baignoire était nickel.

A peine avait-il terminer de laver la cuisine que Noriaki le pressait pour ne pas être en retard ! Tss, il avait du culot ! Dire que Kin se démenait en ménage uniquement pour Môsieur le Maniaque de bas étage ! Et voilà, rien qu’avec une phrase, ce salop avait réussi à le mettre en boule ! Bon, il allait vite devoir s’habiller maintenant… Il jeta un rapide coup d’œil à ce Nori avait mis pour ne pas être complètement à côté de la plaque. Il piqua un mini-sprint jusqu’à leur chambre et ouvrit rapidement le dressing. Oui, ils avaient un dressing. Après tout, les vêtements, c’est peut-être un de leur seul intérêt en commun… Ouais, dur à croire, non ? Aujourd’hui, Kin n’allait pas faire long pour choisir ses fringues, il attrapa simplement un pull à col V ainsi que des jeans légèrement usés… Rien de faramineux ni de très luxueux. C’était quelque chose de passe-partout tout en le mettant en valeur. Car oui, il était superficiel et aimait bien paraître. Comme Nori… et tant de personnes.

Il n’eut pas le temps d’approfondir plus le sujet que déjà le plus âgé s’apprêtait à partir sans lui… Il grogna légèrement et chopa à toute vitesse l’attaché-case où était rangé tout le nécessaire. Ouais… Emori Kin n’était rien de plus qu’en secrétaire dans ses moments-là. Il ne servait pas à grand-chose si ce n’est porter les affaires pour Monsieur Sugie et jouer à la potiche. En suivant celui-ci, il fut surpris de constater qu’ils ne quittaient même pas de l’immeuble… Pour finir par atterrir sur le palier d’un de leur voisin. Bien sûre, avant d’ouvrir, il se fit inspecter de haut en bas… Apparemment, Nori était pas très content de ce qu’il voyait… Il n’avait qu’à pas le stresser toujours à la dernière minute, aussi ! Néanmoins, Kin aimait ces instants auxquels l’autre lui accordait un peu de son attention sans que cela ne dérive forcément vers plus… Oh, je retire ce que j’ai dit, Nori en profita quand même pour l’embrasser… d’une façon assez poussée. L’obsédé. Il n’en ratait pas une ce salop ! Puis la porte s’ouvrit… et une charmante demoiselle montra le bout de son nez. Kin grinça légèrement des dents. Ça sentait pas bon pour lui cette histoire.

Ouais… c’est ça, il se ferait discret… tellement qu’ils allaient l’oublier et copuler devant lui comme si de rien n’était… Nan, comptez pas sur lui pour prêter son précieux Nori rien qu’à lui, même si ce dernier devait être plus que pour. Il avait comme l’impression que l’autre avait simplement dit qu’il était très discret pour que Kin se tienne correctement, comme un avertissement… Mais bordel, Nori avait qu’à pas choisir des clientes sexys ! Ce serait tellement plus facile !

- Oui, je ne dérangerai pas. Je suis Emori Kin. Enchanté.

Ouais, tout de même mettre la forme, cela faisait plus professionnel. Il suivit une fois de plus Nori s’en broncher et s’assit à ses côtés, figé, ses affaires devant ses pieds, le regard fixé droit sur Ishida. Il déclina poliment la proposition de boire quelque chose. Il avait envie de dire quelque chose comme « trêve d’hypocrisie ». Après tout… ils étaient tous les trois au courant de la raison de leur venue, non ? Et plus vite ce serait finit, plus vite il pourrait tirer Nori loin de cette tentation que représenter la demoiselle. Malheureusement pour elle, même s’il n’allait certainement pas posé autant de questions que son aîné, il risquait d’être moins doux… contrairement à ce qu’on peut penser, Kin est d’un naturel assez brusque… ou plutôt trop franc et impulsif. Tourner autour du pot ne lui convient pas.

Plus les secondes passaient, plus le regard de la jeune fille se faisait froid et angoissé. Maintenant que le détraqué – pardon ! Les deux détraqués – étaient là, il n’était plus question pour la jeune fille de rire. La situation aurait pu être très simple, si la jeune femme n’avait pas en elle tant de fierté. Après tout, elle ne faisait que passer un contrat, comme elle en passait chaque jours dans son travail, mais là, tout devenait compliqué pour la bonne et simple raison que la jeune femme n’arrivait pas à admettre qu’elle puisse avoir besoin d’aide. En passant ce contrat, elle reconnaissait une certaine dépendance envers les détraqués, et cela, ça la faisait rager. Elle les détestait, tout les deux ! Certes, elle ne les connaissait pas, mais cette dépendance qu’elle allait bientôt devoir assumer face à eux faisaient qu’elle les détestait. Mais pire, elle se détestait elle-même d’être incapable de régler cette affaire seule. Mais elle n’avait aucune vraie notion de combat, et si cet homme avait manqué de l’avoir une fois, il ne la manquerait probablement pas la seconde fois. Reportant son attention sur les détraqués, elle sourit du mieux qu’elle put. Un sourire complètement forcé bien évidement.

Emy – « Enchantée Mr Emori. Je suis Ishida Emy.»

Elle salua le jeune avant de continuer son chemin dans l’appartement sans lui accorder plus d’attention. Elle lui avait répondu par politesse, simplement. Car elle était bien sur tout sauf enchantée de le rencontrer. Lui comme Sugie. Même si pour le moment, la présence de Sugie lui était plus supportable que celle d’Emori. La raison ? Elle avait demandé à Sugie de venir, la présence d’Emori lui était cependant imposée. Et lui imposé quelque chose dans ce genre de situation pouvait tout faire sauf la mettre de bonne humeur. Se dirigeant vers la cuisine, elle commença à faire bouillir de l’eau pour préparer le thé de Noriaki. Probablement la seule personne réellement détendue dans cet appartement. Car même Kin semblait tendu aux yeux de la jeune femme. Prenant son temps pour préparer le thé, elle n’était pas pressée de retourner entamer une discussion avec eux. Comme l’avait souligné Noriaki, il valait mieux attendre que la jeune femme soit pleinement prête à parler avant de commencer à le faire. Qui sait de quelle façon elle pouvait réagir en abordant le sujet ? Quoiqu’il était également possible que les deux détraqués aient à la bousculer un peu s’ils souhaitaient que cet entretien ne dure pas quinze jours. Finissant de préparer le thé, la jeune femme déposa la tasse sur la table devant Noriaki. Elle en profita pour les détailler, tout les deux, alors qu’ils étaient assis sur le canapé. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu être enchantée de les rencontrer tout les deux. Après tout, ils étaient plus que charmants. Mais, elle ne perdait pas espoir de pouvoir créer un peu plus de contact avec les deux jeunes hommes une fois le rendez-vous terminé. Après tout, la jeune femme savait très bien s’y prendre avec les hommes. Un véritable jeu pour elle. Restant debout face aux deux jeunes hommes, elle commença enfin à prendre la parole, d’une voix le plus calme possible.

Emy – « Je suppose, Mr Sugie, que vous savez parfaitement pour quelle raison je vous ais demandez de venir, il est donc inutile de tourner autour du pot. Excusez-moi deux petites minutes, je vais chercher quelques papiers qui pourront vous être utiles ! »

Laissant les deux hommes seuls dans le salon, la jeune femme se dirigea vers sa chambre, prenant bien soin de refermer la porte derrière elle. Malgré se qu’elle essayait désespérément de faire croire, Emy était loin d’être calme. Non, l’angoisse la gagnait un peu plus à chaque instant. Certes, les deux hommes n’y pouvaient rien, mais elle avait l’impression qu’on se jouait d’elle. Que le destin se foutait ouvertement d’elle. Se laissant tomber le long de la porte, la jeune femme appréhendait déjà tout ce qui se passerait par la suite. Ce qu’elle comptait faire, elle risquait peut être de le regretter plus tard, mais elle n’avait pas le choix. Laissant quelques larmes couler le long de ses joues, elle se releva difficilement. Elle ne pouvait pas craquer maintenant, alors qu’ils étaient là, à quelques mètres derrière la porte. Emy se dirigea vers la table de chevet qui se trouvait à coté du lit, et en ouvrit le tiroir. Elle en sortie une feuille de papier, pliée en quatre, qu’elle glissa dans la poche arrière de son jean, et une arme. Un Colt M1911A1 ! Certes, une arme type que tout le monde connaissait, mais elle avait l’avantage d’être passe partout ! Un peu lourde certes, mais facile à manier pour la jeune femme. Elle glissa l’arme chargée entre son jean et sa peau au niveau de son dos. Non, elle n’allait pas les tuer, mais simplement les tester. Certes, elle n’était pas trop mauvaise tireuse, mais cela ne suffisait pas pour abattre un modifié. La jeune femme avait donc toujours besoin d’eux. Essuyant les larmes qui avaient coulées sur son visage durant le temps qu’elle était dans la chambre, la jeune femme en ressortit enfin, reprenant sa discussion avec les deux hommes.

Emy – « Avant de vous expliquez clairement ce que je désire, j’aimerais savoir combien de modifiés vous avez tués jusqu’à aujourd’hui, combien vous ont échappés, et surtout, si cela s’est bien sans imprévus.»

Emmerdeuse ? Jusqu’au bout ! Et ça n’allait pas s’arrêter là. Elle attendit une réponse puis sortit le Colt et le pointa sur les deux hommes. Encore une fois, elle ne voulait pas les tuer, simplement les tester. Elle voulait voir leurs sang-froid, leurs réactivités, comment fonctionnait leur duo. Elle voulait être certaine d’avoir choisit les bons détraqués. Elle ne voulait aucune erreur sur cette mission, elle ne le tolérait pas. D’ailleurs, elle espérait bien que la somme d’argent qu’elle comptait leurs proposer suffirait à les dissuader d’une quelconque erreur. Elle voulait d’eux le plus grand sérieux et la plus grande attention possible. Le doigt sur la détente, elle était le plus détendu possible. Elle allait enfin pouvoir confirmer toutes ses pensées, elle allait enfin pouvoir accepter ou non leurs présence.

Bien les présentations étaient enfin terminées, un grand pas venait d’être franchi ! Autant vous dire toute suite que s’il leur fallait 10 minutes pour se présenter, ils allaient devoir sortir les matelas gonflables avant de commencer à parler du travail non ? Continuant d’observer calmement tout ce qui se trouvait autour d’eux, il venu remuer doucement les doigts sur sa cheville, septique, commençant même à se demander s’il avait bien fait d’emmener Kin. Il semblait déjà si exaspéré, que cela en amusait presque l’aîné si calme. Son impatience était la preuve qu’il ne pouvait pas se débrouiller seul sans que les choses ne dérapent rapidement. Constatant avec satisfaction que son précieux thé était enfin prêt, il savoura d’avance en la remerciant. Bien sûr qu’il savait la nature de leur entretient, c’était une bonne chose qu’elle plussoie le fait de ne pas tourner autour du pot, ainsi Kin serait peut-être plus souple avec elle ? Lui faisant signe de la main comme pour l’autoriser à s‘absenter, il reporta son attention sur son thé après lui avoir lancé un petit : « Je vous en prie. ». Il se foutait un peu de ce qu’elle comptait faire et cette histoire de papier lui semblait aussi crédible que si Kin lui disait qu’il était hétéro ! Si elle voulait vraiment leur montrer des papiers ou autres, elle l’aurait préparé et posé dans le salon depuis longtemps. Lorsque la porte de la jeune fille fut fermée, il se leva du canapé pour retirer sa veste.

Époussetant son tee-shirt d'une main légère, il vérifia au passage que son fusil était toujours en place avant de se rapprocher du cadre qui lui envoyait des ondes négatives. Le replaçant correctement à l'aide d'un de ses doigts, il répéta le mouvement à deux reprises avant de s'y prendre avec ses deux mains pour obtenir un résultat optimal : il était enfin droit ! Bonheur et libération pour Nori qui pouvait à présent se concentrer pleinement sur son thé ! Ou sur Kin au choix...Parler du comportement de la jeune fille serait sans doute la chose la plus logique à faire, mais pas aux yeux de Nori. Ils étaient tous les deux dans le salon et la jeune fille semblait prendre un certain temps pour faire...Ses affaires. Il fallait donc en profiter ! Depuis son arrivée, Nori n'en pouvait plus : entre le cadre et le physique provoquant de Miss Ishida, autant vous dire que la petite pilule avait du mal à tout contenir. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait déjà traîné Kin dans les toilettes depuis bien longtemps ! Attrapant dans un élan d'excitation la nuque de Kin, il le tira un peu vers lui afin de pouvoir l'embrasser fougueusement, glissant sa main sous son haut pour venir caresser ses abdos. Si avec ça Kin n'arrivait pas à comprendre le self-control qu'il arrivait à garder en présence de la demoiselle...Mais bon, Nori se disait qu'il fallait mieux qu'il agresse Kin plutôt qu'Emy, surtout devant le cadet ! Lorsque la porte de la chambre se rouvrit, il brisant immédiatement le contact de leurs lèvres à son plus grand mécontentement. Le canapé était si confortable qu'il aurait bien aimé pouvoir allonger Kin dessus afin de l'expérimenter comme il le fallait ! A peine Mademoiselle Ishida revenue qu'elle se mit à leur poser des questions, bien et puis quoi encore ? Ce n'était pas à eux de poser les questions ? Encore en manque évident, il se contenta de sourire, saisissant sa tasse de thé d'un geste lent, ainsi qu'un demi-sucre :

Nori - « Assez pour se faire une réputation ? » Dit-il avec une légère pointe de moquerie.

Lâchant finalement le morceau de sucre de l'eau, il constata avec stupéfaction que cette fille était en train de...Pointer une arme sur eux ? C'était une blague ? Ça en avait tout l'aire aux yeux du détraqué et pourtant...Elle devait se prendre bien au sérieux pour oser lever une arme sur deux détraqués, surtout sur eux...Baissant le regard quelques instants avant de laisser un fin sourire apparaître sur son visage, il riait intérieurement de sa bêtise. A cause de son attirance pour les femmes voilà où ils en étaient ? Si celle-ci ne l'avait pointé que lui, il n'aurait sans doute pas pris la mouche aussi facilement, mais là, c'était aussi Kin qui était menacé. Se redressant rapidement en lançant sur Emy sa tasse de thé brûlante (et désolé pour elle !), il profita de ce moment de relâchement pour saisir son poignet en prenant soin de compresser forcement ses tendons fléchisseurs dans le but de gêner grandement les mouvements de ses doigts. Attrapant le colt de son autre main, il venu le lancer à Kin derrière son épaule avant de plaquer Emy sans compensation le ventre contre le mur. Autant vous dire que cela ne l'enchantait pas de se comporter ainsi avec une aussi jolie jeune femme, mais elle n'aurait pas pu pointer cette chose contre lui. Faute d'avoir fait légèrement trembler le mur en plaquant la demoiselle, le tableau de tout à l'heure finit par tomber, agaçant de plus bel le détraqué qui ne supportait plus toute cette décoration superficielle et asymétrique. Mourir ici n'était vraiment pas se qu'il avait prévu de faire ! Remontant la main de la demoiselle au milieu de ses omoplates, il déboucla sa ceinture avant de l'attacher fermement histoire de l'empêcher d'avoir une mobilité partielle ou complète de ses bras. Jetant un regard derrière son épaule à Kin pour s'assurer qu'il n'avait rien, il reporta rapidement son attention sur la demoiselle qui lui avait fait perdre son précieux thé !

Nori - « Vous voulez peut-être contribuer à notre liste de victimes en y ajoutant votre nom Miss Ishida ? » S'approchant un peu plus de son visage, il venu lui glisser subtilement à son oreille : « Ne pointer donc pas ce genre de choses sur les gens si vous ne comptez pas réellement les tuer. Ce ne sont pas de simples jouets. »

Se mettant accroupis derrière elle, il saisit ses chevilles avant de remonter doucement en inspectant chaque mini-mètre de son corps à la recherche d'une quelconque arme. Certes, au début cela était purement professionnelle, seulement vous imaginez bien que rapidement cela prit dans ampleur un peu plus...Hum...Voilà quoi. Alors qu'il arrivait à ses fesses, il passa l'une de ses mains dans ses poches avant d'en sortir un papier et un chargeur pour colt, cette vision le fit rire, comptait-elle vraiment leur tirer dessus au point de vider un chargeur ? Très bonne question ! Passant ses mains par la suite à l'intérieur de ses cuisses, il se colla un peu plus contre elle, continuant l'inspection avec une seule main, l'autre n'arrivant pas vraiment à quitter cette zone. L'autre remonta jusqu'à sa poitrine. Mais bien vite, il se rappela de la présence de Kin et arrêta ses gestes déplacés. Le tirant par sa ceinture qui lui avait servi poru l'attacher, il la rapprocha un peu de Kin pour la forcer à s'asseoir à côté de celui-ci. Bien... ! Drôle de situation non ? Croisant ses bras en évitant de regarder Kin, qui devait sans doute lui envoyer des éclairs avec ses yeux à ce moment précis, il se rappela de nouveau de tableau. BORDEL ! Se rapprochant de celui-ci, il le saisit d'une main ferme pour tenter de le remettre en place. C'était peine perdue. Le reposant avec exaspération sur le sol, il reprit parole :

Nori – « Enfin...Nous allons pouvoir parler travail ? »

Restant debout en face des deux autres, il fit un léger signe à Kin pour lui dire de la détacher. Du coup, il n’avait plus de thé ! Quelle poisse…

Un flingue. Elle avait bel et bien sorti un flingue. Et le pointait sur eux… Tout s’était déroulé si vite qu’il n’avait pas eu le temps de voir venir la chose… On dit toujours que les Détraqués ont d’excellents réflexes et un bon instant… Il devait être l’exception. Peut-être était-ce parce que le destin ne pensait pas faire de lui un Traqueur ? C’était très possible. Après tout… un Modifié… ce n’était pas vraiment le genre de type qu’on imagine exterminer sa propre race. Sauf que l’on oublie trop souvent que Kin n’était pas vraiment du genre logique… mais plutôt impulsif et sentimental. Ouais, j’ai bien dit sentimental… On ne dirait pas comme cela, mais ses sentiments ont souvent le dessus, même s’il joue les durs et qu’il n’avouera jamais à un inconnu ses sentiments pour un certain Monsieur Sugie…

Quand enfin son instinct voulu lui donné signe de vie, il lui ordonna directement de se mettre entre Nori et la trajectoire de la possible balle… C’était comme une évidence dans sa tête. Cela résonnait encore et encore. Il devait le faire. Plus que tout. Cette femme était folle. Porter une arme sur un Détraqué était suicidaire. Non, porter une arme sur Sugie Noriaki l’était. Kin ne pouvait pas comprendre ce qui s’était passé dans la tête de cette Ishida… Mais là encore, tout alla très vite et la demoiselle fut neutralisée en quelques secondes par Noriaki… Il soupira de soulagement… C’est seulement là qu’il se rendit compte que ses jambes tremblaient violement. Il se laissa doucement tombé assis sur le canapé pour reprendre ses esprits. Il avait eu peur. Peur pour Nori… Franchement, c’était à se demander s’il pouvait continuer à faire Détraqué… Bon, en fait, ce n’était pas une question à ses yeux. Tant que Noriaki aurait besoin de lui, il continuerait à le suivre. Quoi qu’il en coûte.

Il rattrapa miraculeusement l’arme que lui lança Nori en vol. Il la reconnut rapidement comme étant celle de la demoiselle… Sorti alors de ses pensées, il redirigea son visage vers les deux autres… avant de se rendre compte que son amant fouillait Emy d’une façon pas très… professionnelle. Il fronça les sourcils ainsi que le nez en envoya un regard noir au dos de Nori. BORDEL ! Il était sûr que ce dernier le faisait exprès pour le rendre jaloux, pour le rendre fou ! Et bien, avec Kin, il était certain de gagner à tous les coups ! Le Salop. Vous inquiétez pas, dès qu’ils seraient rentré chez eux, il aurait le droit à sa belle crise ainsi qu’une belle punition « grève du sexe »… Mais si au fond, cela ne durerait pas plus de cinq minutes…et encore…

Finalement, elle aurait peut-être dû tirer sur Nori… Ouais, juste un endroit qui fait pas trop mal… mais qui vous cloue au lit pendant quelques semaines… Ainsi, le plus jeune aurait pu garder son amant juste pour lui pendant un sacré bout de temps ! Et jouer les infirmières dévouées ! Oh, ouais, ça aurait été génial d’avoir Noriaki juste pour lui pendant quelques temps sans avoir peur qu’il aille voir ailleurs… Bin tiens, Kin allait garder cette idée dans un coin de sa tête, sait-on jamais ! Aussi fou que cela puisse sembler, il était presque prêt à lui tirer dessus lui-même pour satisfaire sa possessivité… Oh ! Vous pensiez vraiment que c’était Nori le plus cinglé entre eux-deux ? Pauvre innocent ~

Il grogna légèrement lorsque Nori fit s’asseoir le « Danger Public » à côté de lui… Il n’avait plus aucune envie d’approcher la femme. Enfin, pas comme si avait eu l’envie de l’approcher… C’était Nori qui toucher tout le monde n’importe quand, pas lui. Lui était désespérément fidèle à son salop d’amant. Quoi que… peut-être qu’une fois il le tromperait bien en évidence juste pour qu’il se rende compte de ce qu’il lui fait subir… Ouais, ça aussi, ce pourrait être une bonne idée à garder à l’esprit.

Et Nori qui lui faisait signe de détacher cette folle furieuse. Il fit mine de rien voir… Plus longtemps elle resterait attachée, mieux ce serait ! Non mais ! On ne pointe pas un flingue sur Nori sans en subir les conséquences ! Qu’elle réfléchisse un peu à ses actes ! Seul Kin avait le droit de tirer sur son amant ! Personne d’autres ! Bon… il la détacha tout de même… faisant subitement preuve d’une chose très rare chez lui : de la gentillesse. Oui, oui, vous avez bien lu, de la gentillesse, sans rien attendre en retour ! Non, bon, d’accord, il attendait peut-être qu’elle lui rende la pareil à moment ou un autre… Mais chut, ça brise toute l’illusion, là !

Il s’approcha dangereusement de son oreille et profita de la lui mordre un petit coup. Il fallait bien la punir, non ? Afin, ce rapprochement, c’était juste pour lui murmurer ces mots : « Ne fais pas de mal à Nori… sinon, je t’assure que tu y passeras… et pas de manière jolie… » Il faisait rarement ce genre de choses. Pas parce qu’il n’aimait pas menacer, non, juste qu’il en trouvait rarement l’occasion. Ce n’était pas courant que Kin voit un quelconque danger pour Nori… Mais cette nana était instable. Alors il fallait que le plus jeune couvre les arrières de ce salop. D’ailleurs, il releva les yeux vers ce dernier… Il devait être sur les nerfs, après avoir perdu son café et l’équilibre du tableau… Kin connaissait bien son côté maniaque alors il pouvait parfaitement imaginer ce qu’il se passait dans sa tête. Pour une fois qu’il devait y avoir autre chose que du sexe… Ah… merde… Il avait juste un peu oublier de faire discret le coup de la morsure… Il espérait juste que son aîné n’ait rien vu… cela valait mieux pour ses fesses, dans tous les sens du terme. Il déglutit un peu plus bruyamment que d’habitude et s’écarta discrètement d’Emy… Mieux ne valait pas tenter de le diable.

On pourra dire ce que l’on voudra, Emy était loin d’être folle, et encore moins suicidaire. Certes, son comportement pouvait laisser penser l’inverse, mais elle était parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. C’était très dangereux, mais elle s’en fichait. La brune n’avait aucune idée de la façon dont allait réagir les deux hommes. Peut être allaient-ils tenté de la tuer sans qu’elle ait put dire le moindre mot. C’était une option possible, mais une option qu’Emy ne tolérerait pas. Elle ne pouvait pas mourir, pas tant que lui ne serait pas en train de pourrir en enfer. Elle regardait alternativement les deux hommes en essayant d’anticiper tous mouvements de leurs parts afin que la situation ne tourne pas au désastre. Elle n’avait pas prévu de leurs tirer dessus, mais s’ils ne lui laissaient pas le choix, alors elle était prête à le faire. Avec regrets, car elle trouvait dommage de devoir abattre deux hommes avec un physique aussi charmant. Dommage qu’elle ne les ait connus dans d’autres conditions, elle aurait pu fortement les apprécier, tous les deux. Des situations, elle en avait envisagé des dizaines, mais il était tellement rare que les choses se passent comme prévu.

Ce fut Noriaki qui réagit en premier. Et de façon à ce que la jeune femme ne puisse riposter directement. Il lança la tasse de thé qu’il tenait dans ses mains sur la jeune femme. Son réflexe fut bien évidemment de reculer, mais ce ne fut pas assez pour l’éviter, ni pour éviter le second assaut de Noriaki. Celui s’est rapproché sans même qu’elle n’est eut le temps de le voir. La chaleur du thé qu’elle avait reçu l’avait forcé à fermer les yeux quelques instants. La suite se passa très rapidement. La jeune fille comprenait bien ce qu’il se passait, mais malheureusement pour elle, elle n’eut pas le temps de réagir. Une pression au niveau du poignet la força à lâcher larme qu’elle tenait. Elle la vit voler pour finir dans les mains de Kin. Quelle chance… Aussitôt après, elle sentit son corps entrer violemment en contact avec le mur. Si violemment que le cadre qui se trouvait un peu plus loin tomba. Elle ferma les yeux et s’efforça de rester calme, se disant qu’il était simplement tombé, et qu’elle pourrait le remettre après. Ses mains se retrouvèrent subitement attachées dans son dos, de façon peu agréable. Pourtant sa seule réaction fut de sourire. Elle ne pouvait s’empêcher de trouver un côté très plaisant à la situation, dans un autre contexte, ça aurait pu être même très excitant. Laissant Noriaki murmurer à son oreille, elle n’eut pour réponse qu’un sourire. Son nom ne serait pas inscrit sur leur liste avant le sien.

Laissant Noriaki la fouiller sans opposer aucune résistance. Elle remarqua bien vite que le jeune homme se laissait aller. Un détail qui ne manqua pas de plaire à la brune. Après tout, si Noriaki était ce genre d’homme, alors il serait encore plus facile pour elle de faire affaire avec lui, en y trouvant un second intérêt dans le contrat. Noriaki la décolla enfin du mur pour la forcer à s’assoir à côté de Kin. Parler affaire ? Maintenant, oui ! Enfin, à condition que l’un des deux hommes la détache enfin. D’autant plus que la façon dont Noriaki l’avait attaché commençait véritablement à lui faire mal. Mais visiblement Kin avait du mal à le faire, ce qui ne manqua pas d’énerver la jeune femme. Après tout, elle ne souhaitait pas que cette histoire dure pendant trois jours. Kin la détacha enfin, et alors qu’elle pensait qu’elle allait pouvoir se relever et partir se changer – car il n’était pas question pour la demoiselle de rester couverte de thé – Kin lui mordit l’oreille sans qu’elle s’y attende. Sur le coup, elle se demanda bien pour qu’elle raison il faisait cela. Les paroles qui suivirent ce geste expliquèrent toute la situation. Pourtant, elle ne prêta pas plus d’attention aux menaces du jeune homme. Comme s’il allait lui faire peur… Non mais quelle blague quoi !

La jeune femme se releva enfin du canapé, et alla ouvrir la porte d’un placard pour en sortir, une serpillère. Non, elle n’allait pas nettoyer, enfin pas elle-même… Elle s’approcha de Noriaki et lui tendit la serpillère en souriant.

« Si vous pouviez me faire le plaisir de nettoyer en attendant que j’aille me changer. Et faite le vraiment, ça serait dommage de devoir vraiment vous tirer dessus. »

Elle lui caressa une joue du revers de la main et de ses paroles suivit un sourire plein de sous-entendus, alors que la jeune femme se dirigea ensuite vers sa chambre pour se changer. De son armoire, elle sortit dans un premier temps une serviette pour s’essuyer, avant de se couvrir à nouveau d’un short et d’une chemise. De la provocation envers Noriaki, complètement ! Pendant tout le temps ou la jeune femme était dans sa chambre, elle souriait. Emy était rassurée. Noriaki semblait être un bon détraqué ! Certes, elle ne pouvait pas en dire autant de Kin, mais bon, vu comment la situation venait de tourner, elle espérait bien que cette mission serait une réussite. Retournant ensuite dans le salon la jeune femme fut heureuse de voir que le thé qui se trouvait par terre avait été essuyé. Quel charmant garçon ! La jeune femme se rapprocha à nouveau des deux hommes en souriant. Enfin, toute cette histoire allait avoir un sens.

« Bien ! Donc comme vous devez probablement vous en douter, je veux la mort d’un homme. Un modifié. Je n’ai pas énormément d’informations à vous donner sur la personne dont il est question, cela risque d’être assez pénible pour vous, c’est pourquoi je mettrais le prix qu’il faudra. Elle marqua un long temps d’arrêt. Evoquer toute cette histoire lui faisait mal. Même si maintenant elle commençait à faire confiance à Noriaki et Kin, se remémorer toute cette histoire lui était affreusement douloureux, et l’idée qu’elle ne puisse être vengée n’était pas complètement écartée. Respirant un grand coup en tentant d’intérioriser au mieux ses émotions, elle continua. Il s’agit d’un d’homme, probablement aux environs de 25/26 ans. Elle saisit la feuille de papier que Noriaki avait ôté de sa poche quelques minutes auparavant. C’est un portrait qui date d’il y a environ deux ans. Mais je vous conseille de ne pas trop vous y fier, la description de ce portrait était très approximative. C’est tout ce que je peux vous dire sur l’homme que vous devez abattre… Ah ! Si ! Son don serait probablement de pouvoir communiquer par la pensée, sa voix résonne clairement dans la tête des gens. Je crois avoir fait le tour…»

Elle se laissa tomber au sol, en face du canapé. Elle n’aurait jamais cru que devoir aborder tout cela, même deux ans après puisse être aussi éprouvant. Ses membres tremblaient, et sa gorge était désormais nouée. La jeune femme se retenait de ne pas craquer devant eux. Même si après la scène de tout à l’heure, plus grand-chose ne devrait les impressionner. Ce fut nerveusement qu’elle frottait son bras avec ses ongles, attendant une quelconque réaction d’un des deux hommes.

Kin n’était pas à côté de la plaque au point d’espérer que Noriaki n’est rien vu de son petit manège… Ni au point de croire que cela n’allait pas lui retomber dessus d’une façon ou d’une autre. Non, il allait payer cher. Comme d’habitude… C’était seulement Nori qui avait le droit de faire ce genre de conneries sans pour autant en payer les conséquences… Le salop. Quoi que, il payait tout de même avec les crises récurrentes que faisait Kin… Ce dernier grimaça. Ouais, apparemment, Nori avait bien tout vu. Et merde. Il allait prendre très très cher. Finalement, il préférait presque rester en compagnie d’Emy… il avait bien trop peur de se retrouver soudainement seul avec son petit ami… qui devait certainement être en train d’imaginer pleins de façons de le punir. Amen. Il devrait fuir très loin dès que cette rencontre se terminait… D’ailleurs, en y pensant, cela s’éternisait sérieusement. Ça ne lui plaisait pas. il n’était pas du genre patient.

Il laissa Nori se défouler sur la serpillère. Au moins, il ne s’en prenait pas à lui pendant ce temps… Mais heureusement, les choses sérieuses revinrent bien vite avec le retour de la demoiselle… qui était vraiment cinglée en passant. Kin ne savait pas à quoi s’attendre d’elle. Elle était trop imprévisible et illogique pour ses pauvres petits nerfs.

Le portrait robot ? Lorsque Nori le délaissa, Kin s’en empara. On ne dirait pas comme ça, mais il possédait une assez bonne mémoire des visages… Et… ce visage lui disait quelque chose. A peine avait-il posé les yeux dessus la feuille qu’il n’écoutait plus la discussion des deux autres. Comme si tout à coup il se retrouvait à milles lieux d’eux. Dans un autre monde. Le monde des souvenirs… et des regrets sûrement. Tout ça… n’était pas possible. Ce n’était qu’une immense farce, n’est-ce pas ? Cela n’avait pas de sens. Aucun ! Ce gars ne pouvait pas être celui qu’il pensait. Mais malgré la très mauvaise qualité de ce « portrait robot », il n’y avait aucun doute pour lui. Encore moins lorsqu’il entendit, dans un éclair de lucidité, le don qu’il semblait possédait… C’était impossible. La vie se foutait royalement de sa gueule. Et en pleine beauté.

Kin n’espérait ne jamais croiser à nouveau ce gars… et voilà qu’il devait se mettre à le traquer… avec Nori. Non, tout cela n’était tout simplement pas faisable. Il ne pouvait pas le tuer, pas Lui. Malgré tout ce qui s’était passé, c’était inconcevable à ses yeux. Il ne voulait pas du sang de ce gars sur ses mains. Et pas non plus sur celles de Nori.

Ouais, il savait que trop bien qui était la personne qu’Emy recherchait. Il a grandit dans le même pensionnat que ce mec. C’était Junisuke… Il avait donc si mal tourné ?!! Enfin, il était mal placé pour parler… Lui était devenu un détraqué, détruisant leur propre race… Mais c’était différent. Ouais, pour Kin, ce n’était juste pas comparable. Après, aux yeux des autres, il s’en contrefoutait. Mais il ne s’attendait vraiment pas à revoir ce gars comme ça… Il n’osait rien dire à son sujet à Nori… Il se ferait certainement décapité… Et disons que là, le plus âgé n’est déjà pas dans une excellente humeur… alors il préférait ne pas avoir à le faire. Après tout, lui dire leur passé comment n’allait pas faire avancer à grand-chose leur recherche, non ? Mais en même temps… cacher quelque chose à ce salop de Nori ne l’enchantait pas. Cela risquerait encore de se retourner contre lui. Et il en avait suffisamment baver ses derniers temps à son goût. Mais alors pourquoi ces mots sortir de sa bouche ? Il ne saurait même pas le dire :

- J’le connais… ce mec est…

Il devrait s’arrêtait là, histoire d’avoir les fesses sauves. Au propre comme au figuré. Mais son inconscience semblait en avoir décidé autrement…

- C’est un ex… Il y a longtemps… Il s’appelle Kumayama Junisuke….

Bon, la bombe était lâchée. C’est vrai que… Junisuke était son premier mec. Néanmoins, il préférait ne pas le dire à Nori. Sauvons les meubles, si possible. Même si là, ce n’était même pas dit que les meubles tiennent le coup… Mais qu’y pouvait-il ? Il avait bien une vie avant sa rencontre avec Nori, même s’il commençait doucement à l’oublier et à vouloir effacer cette partie de sa mémoire… C’est vrai que lorsqu’il pensait au passé, cela lui semblait irréel tellement aujourd’hui son monde tournait autour de Nori. Ce dernier pouvait bien faire ce qu’il voulait de lui avec le minimum de gestes ou de mots… Il n’y a qu’à voir comme il a réagit avec le « Je t’aime… » de l’autre jour… Mais passons. Il posa le portrait sur le petite table basse.

Bon… là, tout à coup, il voulait bien boire quelque chose… Bien sûre qu’il avait déjà mis fin à la vie de gens de son espèce, des Modifiés… mais… Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais tuer de personnes qu’il connaissait par le passé… Il se demandait bien qu’est-ce que l’on ressentait à ce moment-là… Peut-être rien de plus que les autres ? Non, certainement pas. Mais malgré tout ce qu’il se disait à cet instant précis, il n’arrivait pas à comprendre comment Junisuke pouvait se retrouver en cible. Ce n’était pas courant que quelqu’un leur présente une cible précise et le demandait avec tant de « passion » de tuer une telle personne. Non, généralement, les gens payaient les Détraqués pour exterminer les Modifiés globalement ou une famille de Contaminés qui leur pose problème… Enfin, bref. Kin savait bien qu’ils n’étaient pas là pour poser ce genre de questions… Et de toute façon, si quelqu’un devait le faire, ce serait Nori, pas lui. Lui n’était qu’un simple petit chien-chien à son maître. Son GPS, comme il aimait l’appeler parfois… Cela faisait bien longtemps que Kin n’était qu’un pion pour son amant… et pion dont il se sert pour son grand combat interminable. Pour le moment, il devait se contenter de se faire tout petit, histoire que Nori ne relève pas le mot « ex » et espérer que tout se passe pour le mieux… Putain comme sa gorge était sèche, là…