Caractère
Il paraît qu’aujourd’hui, on en veut à ma petite personne. Je viens à peine de me lever, de me doucher et de m’habiller que je suis assailli... Un peu de patience s’il vous plaît, allons au moins prendre nos aises dans ma boutique. J’ouvrirai le rideau de fer plus tard... Vous disiez donc ?
Ah, oui, mon caractère. Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour vous en parler... Et puis c’est personnel, non ? D’accord, d’accord, ne me regardez pas comme ça, je vous promets de faire de mon mieux si vous m’achetez un chocolat liégeois ensuite. Oui, je marche au chantage ! C’est parti...
D’après mes parents, il paraît que ma principale qualité est ma volonté. Ce que je veux, je l’obtiens, et je ferai tout ce qu’il faut faire pour parvenir à mes objectifs, aux objets de mon désir. Pour cela je serai même capable de faire abstraction de mes codes, s’il faut mettre le pied dans le feu, qu’à cela ne tienne ! Je n’ai pas peur des autres, ni des conséquences. J’assumerai tout - à mon âge, je ne peux plus me permettre d’agir comme un enfant lorsqu’il s’agit de choses importantes. C’est probablement mon expérience avec les Kawakami qui a confirmé ma volonté de fer.
J’ai du mal à voir mes qualités... Les points de vue extérieurs sont toujours les plus intéressants. Il paraît que je suis quelqu’un de très gentil et de très ouvert. Je pense que c’est naturel, puisque je tiens une bonne boutique ! Et puis, cela fait vendre. Si l’on s’applique avec les jolies jeunes filles par exemple, elles reviennent tous les jours, et elles offrent des cadeaux parfois. J’adore les enfants aussi, dès qu’il y en a un qui entre, il a systématiquement droit à une sucette gratuite. Il est très important d’entretenir d’excellentes relations avec ses clients, de leur faire plaisir... De leur donner envie de revenir. Je commence à avoir beaucoup d’habitués, et j’en suis très heureux ! Cela permet de se sentir moins seul...
Holà, je parle comme un vrai homme d’affaire, parfois. Mais il faut bien que je fasse tourner ma boutique.
Je pense avoir plus de défauts que de qualités... Mon caractère n’est qu’un puzzle, je ne sais pas s’il existe d’entre-deux. Un adjectif est soit bon soit mauvais. Si je me comporte admirablement avec mes clients, je n’ai jamais été vraiment au top avec ma famille. J’ai toujours eu une forme de réticence, alors que je les adore. Je n’ai jamais été très entouré, je préférais ma solitude. Et depuis mon arrivée à Seiya, les choses s’inversent. Je commence à sentir réellement le besoin d’avoir un entourage proche.
Vous l’aurez compris, je suis à moi tout seul une montagne de contradictions. Il suffit de regarder mon passé ; je n’ai pas hésité une seule seconde pour me joindre aux Kawakami et apprendre des notions plutôt... anti-sociales, et maintenant je suis pâtissier. Je pense que c’est une façon pour moi de me dissimuler. Je n’aime pas parler de moi ni de ma personne, le fait de vous parlez de tout cela en ce moment me demande un gros effort... Je ne le fais pas de bon coeur.
Les choses doivent venir d’elles-mêmes. Je n’aime pas être forcé, je n’aime pas m’énerver et le fais rarement. Je considère qu’un sourire peut apaiser un peuple entier.
Vous voulez que je vous parle de de ce que je pense de Seiya et de ses habitants d’ailleurs ? Et bien, je trouve difficile pour moi de donner un avis. Cela ne fait pas six mois que je suis arrivé ici. Je connais les Kawakami, je les respecte. Seiya apparaît à mes yeux comme un pays à petite échelle, avec ses problèmes internes, ses petites guerres entre groupes. Le simple fait d’avoir nommé les gens par tel ou tel nom, modifié, utilisé, et autre, les a divisé. Peu importe le passé, le présent devrait prendre toute sa place.. Oh, mes idées sont confuses, et je n’aime vraiment pas parler de tout cela.
Quelle importance après tout ? Même si je suis concerné, je pense que ce genre de chose prend trop d’importance si justement on y accorde trop d’attention. Seiya et ses habitants ne sont pas différents de tous les lieux où je suis allé. Il y a juste une histoire plus lourde en plus, du poison, et de la haine...
En disant cela, je ne pense pas qu’à Seiya.
Mais passons. Tout ceci m’ennuie ! Je dois me lever et aller dehors... Une journée commence et de nombreuses tâches m’attendent. À bientôt !
Mais, hé, vous me barrez le chemin ? Qu’est-ce que vous voulez encore ? Si mes pains au chocolat et mes macarons prennent du retard, je vous noie sous la crème chantilly, promis juré.
Histoire
Quel est le temps aujourd’hui ? Soleil, ou pluie ? Il m’embêterait que le livreur soit en retard... J’ai tout une boutique à tenir, et des clients à satisfaire.
Mais qui êtes-vous, vous qui me regardez là ? Ah, j’imagine que vous n’êtes pas simplement venu pour déguster un éclair au chocolat. Et bien soit... Je vais vous faire une faveur, et me présenter. D’ordinaire, je n’aime pas beaucoup parler de moi...
Je m’appelle Ichinose Kanon. Ou Ichinose Sakon. Ou Ichinose Kanon Sakon ou Sakon Kanon... Mes parents, et ce jusqu’à ma naissance, n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur mon prénom. Je me suis appelé Sakon un bon bout de temps, mais après certaines choses que je vous conterai plus tard, c’est Kanon qui a pris le dessus.
Je suis né un premier à Sapporo, à Hokkaidô, l’île la plus au Nord de l’archipel japonais. Je suis le seul garçon de la fratrie, j’ai quatre soeurs, deux plus jeunes, deux plus âgées. Beaucoup d’enfants me direz-vous pour une famille japonaise, mais il se trouve que mes parents adorent les enfants. Je suis étonné d’ailleurs que nous ne soyons finalement que cinq... Ils doivent mettre leurs espoirs du côté des petits enfants, à présent.
Je ne vois pas en quoi mon enfance est intéressante. Elle est des plus basiques... J’ai eu comme tous des passions et des déceptions. Je passais énormément de temps avec ma mère, qui tenait un petit restaurant juste en dessous de notre grand appartement. C’est d’elle que je tiens mon adoration de la nourriture... Et ma gourmandise, du côté de mon père, sans aucun doute.
Je ne m’entendais pas tout le temps bien avec mes soeurs. Elles semblaient croire que je devais aussi m’habiller de dentelle et de rose ! Vous n’imaginez pas combien de temps j’ai pu passer caché dans les placards pour leur échapper. Je préférais m’adonner à la musique... Mon père m’avait fait découvrir la batterie, et dans un tout autre registre, le violon. Nous passions beaucoup de temps ensemble à jouer ; je crois qu’il était heureux d’avoir eu au moins un garçon. Lorsque j’ai atteint l’âge de dix ans, il m’a fait prendre des cours de guitare et même de basse. Je n’ai jamais vraiment compris son application à vouloir faire de moi un multi-musicien, jusqu’à ce que je pose la question à ma mère. Elle m’a avoué qu’il essayait simplement de me faire vivre un rêve qu’il n’avait jamais pu atteindre.
Le collège est arrivé bien vite. Mes soeurs de un et deux ans de plus que moi n’ont pas hésité un seul instant à me traîner de force dans leur club de danse. Elles menaçaient sinon de dévoiler toutes mes cachettes de friandises dans ma chambre... Ok, j’ai coopéré. Bien malgré moi, car j’étais le seul garçon de la bande. Dès que je pouvais, je leur échappais et filais vers la bibliothèque. Je traînais surtout dans le rayon où trônaient en bonne position quelques livres de cuisine... Je crois que j’avais déjà trouvé ma voie, à ce moment-là.
Vous vous doutez qu’en grandissant, les hormones se mettent davantage en avant... À la fin du collège, mon physique avait largement changé. J’avais énormément grandi et j’étais plus grand et plus fin que la plupart de mes camarades. Je m’inquiétais de mes cheveux, que j’entretenais particulièrement bien. Ils m’arrivaient en dessous des épaules. On disait que je ressemblais à Neji dans Naruto... Et toutes les filles voulaient absolument savoir si j’avais également le symbole de l’oiseau en cage derrière ma frange !
Au lycée, rien de tout cela ne s’est arrangé. Mais c’est aussi à cette époque que mes parents ont cédé et que j’ai pu avoir mon premier chat. J’adore les chats. C’était un petit chaton tout roux et qui passait son temps à escalader les meubles - dans une quête inconnue. Je préférais de loin jouer avec lui, avec mes jeux vidéos ou perfectionner mes recettes, mais apparemment ce n’était pas du goût de tout le monde... J’ignore combien de rendez vous on avait pu me proposer à l’époque. Un bon paquet... Et j’entendais sans arrêt des gloussements sur mon chemin. Dès qu’on était grand, les cheveux bien habillés et un air mystérieux, c’était l’attroupement. Je n’étais pas le seul ennuyé par ces comportements.
Vous voulez parler de mes notes ? Eh bien... Je n’étais ni mauvais ni excellent. Je faisais ce qu’on me demandait de faire, avec parfois un peu de zèle pour les matières que je préférais. En dernière année, j’ai activement cherché une bonne école pour la cuisine ; je voulais devenir pâtissier. Je voulais aussi apprendre davantage la cuisine française, pour tirer mon inspiration et devenir encore meilleur dans la création de pâtisseries. Mes parents m’ont beaucoup encouragé dans cette voie. J’ai réussi l’examen d’entrée à l’école, et j’étais heureux d’y aller tous les jours. Nous avions emménagé à Yokohama, près de Tôkyô, alors que j’avais huit ans.
Pourtant, un imprévu est venu se glisser dans ma vie idyllique. Je ne vous explique pas ce qu’est Seiya, vous connaissez, puisque vous êtes ici en face de moi. Un jour, pour une quelconque raison, je me suis retrouvé entraîné dans une bagarre. Il se trouve qu’un grand idiot avait décidé de s’en prendre à une dame et son enfant en bas âge. C’est certes cliché, mais que vous feriez-vous en de telles circonstances ? J’ai foncé les aider, sans me préoccuper un instant des conséquences. L’idiot en question a vite appelé du renfort, mais j’ai réussi à les tenir à distance. Je crois que la danse, ainsi que mon adoration pour l’escalade - arbres, maisons... - m’avaient finalement donné un bon sens des réflexes et de la force. J’ai pu les faire fuir... J’en restais pantois moi-même.
Il se trouvait que la femme et l’enfant appartenaient à la famille Kawakami. Et oui... Elle a absolument tenue à m’emmener auprès d’eux et j’ai reçu des remerciements... Ainsi qu’une proposition de travail. Vous le savez, Seiya leur appartient, et ils ont besoin de renforts, enfin plutôt de personnes pour les protéger contre les modifiés. J’avoue qu’à ce moment-là, c’était un monde qui m’était inconnu. Quant on n’est pas de là-bas, on évite généralement de s’en mêler - sauf bien sûr ceux qui y vont de leur plein gré.
J’ai donc temporairement abandonné mes études... J’ignore ce qui m’a pris. Je crois que j’étais flatté et content d’être réellement utile à quelqu’un. J’ai donc commencé une formation de garde du corps. On m’a parfois surnommé Hachi, à cause d’une certaine agilité qui me caractérisait, mais je me doutais que ce ne devait être rien comparé aux modifiés. Je ne trouvais pas mes marques avec les armes à feu, et tous les bijoux technologiques. Je préférais les armes nobles, comme le sabre. On disait alors que mon sang de samourai me remontait à la tête ! La plaisanterie était plutôt bonne, vous en conviendrez.
Mais cela n’a pas fonctionné. Ma formation se terminait, après presque deux années intensives. J’allais avoir vingt ans... Et je suis parti. Depuis quelques temps déjà, quelque chose me gênait, j’avais dû renoncer à mes rêves, et j’étais transformé en simple outil. J’ai rapidement pris les distances avec les Kawakami, qui pour une raison que j’ignore encore, n’ont pas cherché à me trouver. J’ai interverti mes prénoms ; ils ne m’ont jamais connu que sous le nom de Sakon. J’ai mis Kanon en avant, même si j’ai de la nostalgie en y repensant.
Mes parents m’ont offert l’opportunité de me ressourcer, et je suis allé à Paris. Eh oui, la France ! J’aurais pu choisir plus près, mais non, je voulais le meilleur à présent. J’ai pris mes aises auprès d’un chef pâtissier qui m’a tout appris. C’est là que j’ai su que je voulais ouvrir ma propre pâtisserie, quand je serai de retour. Je suis resté trois ans et demi chez les français, avant de repartir, avec un bon diplôme en poche et des bons souvenirs plein la tête. J’avais essayé de toutes mes forces d’oublier mon expérience Kawakami. Je ne voulais pas être assimilé à quelqu’un de dangereux, qui manie le sabre comme un boulanger son rouleau. J’ai toujours tu cette partie de ma vie ; seule ma famille est au courant, mais nous n’en parlons jamais.
Cela me poursuivait malgré tout. Je n’étais jamais allé à Seiya, j’aurais dû y aller à la fin de ma formation, mais j’ai pris la poudre d’escampette avant. Et j’étais de retour au Japon. J’ai cherché désespérément un endroit pour pouvoir installer ma pâtisserie et vivre pleinement mon rêve. On a refusé de me prêter de l’argent et je n’ai rien trouvé...
Il m’a semblé alors que Seiya me tendait la main, une nouvelle fois. Tout m’y ramenait depuis que j’avais dix huit ans. Comme toujours, des personnes volontaires étaient demandées pour y aller et aider à remettre Seiya debout. Qui voulait s’y rendre pour y travailler était le bienvenu ! Alors, dans un geste à la fois désespéré et plein d’espoir, j’ai proposé un dossier, en exposant mon idée. Il n’y avait pas de pâtisserie à Seiya, et j’ai été accepté. On m’a donné un petit pactole que j’ai assemblé avec toutes mes économies. J’ai pris mes valises, mes sept chats et je suis parti. Mes parents n’étaient pas d’accord pour que je parte à Seiya. Je suis alors parti discrètement une nuit, et je n’étais plus là lorsqu’ils se sont réveillés.
Je vous le disais, ce que je raconte n’est pas intéressant. Cela fera bientôt six mois que je vis à Seiya. Les deux premiers mois, j’ai engagé quelques personnes qui m’ont aidée à faire du bâtiment qui m’a été assigné une belle pâtisserie. Tout ce que j’y vends est fait de mes propres mains, et il y a des tables, pour que l’on puisse déguster tranquillement. C’est comme un petit restaurant. Je vends aussi quelques magazines, de mangas shôjô notamment, sur les étagères là-bas, ça a son succès. Mes chats gambadent à leur guise et tout le monde peut les caresser. Je recueille d’ailleurs tous les chats que l’on m’amène, et je nourris les chats des rues. Mais vous le savez déjà... J’espère en tout cas apporter un peu de baume au coeur à ceux qui mordront vivement dans mes gâteaux.
Modifiés, fortunés, utilisés, et tous les autres, je tente encore de me familiariser avec ce nouveau monde. Les rancoeurs sont nettement présentes, mais je ne suis ici que depuis peu de temps, mon avis ne s’est toujours pas formé. Je respecte les Kawakami pour m’avoir donné une chance et pour aussi m’avoir laissé partir. Les autres, je ne les connais pas assez bien...
Mais bon, mais bon ! Assez parlé. Un millefeuilles à la fraise, cela vous tente ?
Autres
★ Je fume un petit peu
★ J'ai actuellement treize chats - ne sont-ils pas adorables ? Je pourrais vous dire leur nom, mais vous seriez incapable de les retenir... Je crois
★ J'ai un tatouage représentant un dragon qui recouvre le haut de mon bras droit, mon épaule droite et déborde sur ma poitrine
★ Je ne le sais pas encore, mais mes parents m'ont trouvé une fiancée et espère me faire revenir
★ Je suis passionné de mode, je dois posséder près de deux cents vêtements
★ Je préfère mon prénom Sakon, mais personne ne le connaît, je le cache depuis mon histoire avec les Kawakami
★ Sa pâtisserie s'appelle Pâtisserie « Aux Délices Sucrés »
★ Je n'aime pas et ne supporte pas l'alcool
★ J'ai déjà été contacté pour être host, mais j'ai refusé
★ Je possède une voiture rare et que j'adore : pas touche ! Il s'agit d'une magnifique Bentley R-Type Continental de 1954, dont il n'existe que 208 exemplaires. Ne me demandez pas comment je l'ai eue, je ne vous le dirai pas !
★ J'aime me balader en kimono
★ Je suis un petit peu allergique au soleil, il me fait éternuer, me donne des symptômes grippaux et des conjonctivites
★ Par contre, je suis un adorateur de l'hiver et de la neige
★ Je suis assez agile et sait manier le sabre
★ Je goûte tout ce que je cuisine... Je suis terriblement gourmand
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